La vie d'un chien sportif devient insolite dès son enfance. À l'age de trois-quatre mois, il arrive dans un monde appelé "agility". Et des entraînements pratiquement quotidiens commencent. Au départ, il ne voit pas de sens dans des actions qu'il doit accomplir. Mais bientôt, une passion et un désir de travailler naissent en lui. Et voilà, ce n'est plus un simple chien de compagnie, mais un sportif acharné et passionné. Dès lors, le chien vit avec le sens "piste". Le temps est mesuré par des pistes passées. Le start, l'ordre du moniteur, le geste de son bras, le rebondissement du corps, le lancement rapide et l'arrivée - c'est ce qui, désormais, a une importance particulière pour lui. Le chien sportif regarde tristement ses compagnons, se précipitant avec leurs maîtres dans un parc pour une promenade de vingt minutes. Que voient-ils, en dormant toute la journée sur un tapis, passant leur vie entre quatre murs ?

Oui, parfois il a du mal, lorsqu'une barre qui tombe de la barrière, frappe sur ses pattes avec une douleur brûlante, lorsque ses pattes glissent sur la pente de "la montagne" et lorsque son maître le met au start et lui fait tout recommencer dès le début pour la troisième fois.

Mais ceux qui ont déjà vu au moins une fois comment des chiens sportifs se lancent pour entrer sur le terrain, en défaisant des mousquetons, en coupant avec leurs dents des laisses, ceux-là comprendront qu'ils n'envient pas même pour une minute ces chiens bien nourris qui restent enfermés, en attendant l'arrivée du travail de leur maître bien-aimé. Non, ils ne les envient pas, ce n'est pas pour eux, ils ont mieux à faire. Ces chiens suivent attentivement chaque mouvement de leur maître, des vêtements qu'il porte, ce qu'il a dans ses mains, est-ce qu'il y a une moindre insinuation à ce qu'ils iront tout à l'heure à un entraînement. Et combien de joie, si le chien attrape ces signes du travail à venir. Ils n'envient pas des chiens qui ne rêvent que de se promener plus longtemps et de bien dormir. Eux, ils ont leur vie et elle est différente. Tant pis, s'ils rentrent à la maison sans forces et tombent "raide mort" sur leur coussin. Demain il y aura un nouveau jour et de nouvelles pistes.

Mais des années passent et des pistes ne sont plus aussi faciles qu'auparavant, des tournants ne sont plus aussi précipités et des obstacles, semble-t-il, sont de plus en plus hauts. Le chien ne montre plus la même vitesse de course, il se trompe plus souvent et il a du mal à respirer. Eh bien, souvent la carrière sportive est beaucoup plus courte que la vie. Alors, le maître adopte un nouveau chien. Un petit bêta, lui, il voit pour la première fois cette série d'obstacles placés sur le terrain et il ne comprend pas leur sens. Mais avec un peu de temps, lui aussi, il commencera à hurler d'impatience, en attendant sa sortie sur la piste. "Sa" vie commence.

Et ici, un bon maître n'oubliera pas son vieux chien. Son chien l'accompagnera toujours aux entraînements, ne voulant pas rester à la maison. Il deviendra un enseignant pour un débutant. Et les "vieux", ils tirent toujours sur la laisse comme avant, en essayant de redresser le mousqueton qui leur retient, pour prouver aux jeunes et à leur maître qu'ils sont toujours capables de passer "leur" piste.

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